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L'Archiduc

L'Archiduc
26/10
2014 17:00

Melancoustik

Melangcoustik à l'Archiduc:

Fin d’après-midi ensoleillée sur Bruxelles ce dimanche 8 mars. Pas mal de monde se balade dans la rue Antoine Dansaert et les terrasses sont bien remplies. Tout le monde profite d’un printemps un peu trop précoce. archiduc,lieven venken,jereon van herzeele,philippe aerts,manu codjia Moi, je vais profiter de la venue de Lieven Venken (dm), Jereon Van Herzeele (ts), Philippe Aerts (cb) et Manu Codjia (eg) à L’Archiduc. Là, il fait frais et doux. L’atmosphère est détendue et relax, et c’est tout aussi agréable. Après avoir vu le «côté face» de Lieven, dans une débauche d’énergie, au Bravo, je retrouve son «côté pile» avec Melangcoustik. Cet après-midi, ce sont cette fois-ci des «standards», revus avec beaucoup de tendresse, qu’on jouera. Sans agressivité donc, mais non sans panache. Il y a, dans ces reprises, cette pointe de modernité, de personnalité et d’énergie toute new-yorkaise. Il y a cette sorte de pont entre un esprit très actuel et une tradition totalement assimilée. archiduc,lieven venken,jereon van herzeele,philippe aerts,manu codjia Il faut dire que, parmi ces fines lames, Philippe Aerts ancre solidement la rythmique, avec fermeté et souplesse, et avec toujours beaucoup de musicalité et de swing. Cela permet à Jereon Van Herzeele de se laisser aller à des impros bien charnues, parfois légèrement «out», sans trop de violence mais avec juste ce qu’il faut pour pimenter les thèmes. De même, Manu Codjia s’emploie à délivrer un son à la fois soyeux et incisif. Ses phrases sont claires et vives, enrobées d’une très légère réverbération qui les rendent chaleureuses. Il y a un côté «americana» dans son jeu. C’est solaire et éclatant. La guitare et le ténor sont aussi soutenus, voire excités, par le drumming de Venken. Il souligne ou marque franchement certains accents. Alors, on passe en revue «Take The Coltrane», «Good Bait» et d’autres classiques encore… Et ça balance plutôt pas mal. archiduc,lieven venken,jereon van herzeele,philippe aerts,manu codjia Et puis il y a cette ballade, «Softly As In A Morning Sunrise», avec cette intro de Van Herzeele qui dessine tout de suite l’intention. Et puis il y a ce solo de Codjia, tout en étirement et en langueur, minéral et fin. Le guitariste distille les notes comme on saupoudre de la poussière d’étoiles sur un souvenir endormi. Et puis il y a Philippe Aerts qui plonge dans un solo d’une extrême tendresse. Et puis il y a le drumming feutré de Venken. Le moment est presque magique. Alors le quartette reprend de plus belle, plus nerveux, dans un esprit bop plus marqué. Et comme dans un éclat de rire libérateur, «Moment’s Notice» s’éparpille. Puis, «I Hear A Rhapsody» s’envole, «You Don’t Know What Love Is», se déploie et «Body And Soul» se fait très sensuel. Les échanges entre guitare et sax sont juste parfaits et s’entortillent autour de la rythmique. Le plaisir est simple… et vrai. archiduc,lieven venken,jereon van herzeele,philippe aerts,manu codjia Et comme on n’a pas envie de se quitter si vite, même si le concert a pris ses aises, on se joue encore «Segment», pour finir en beauté. S’il n’y a plus de soleil dehors, il y en a toujours à l’intérieur de l’Archiduc.

http://jazzques.skynetblogs.be/tag/lieven+venken

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